Le chanteur Johnny Hallyday, qui avait décidé de s'exiler en Suisse, reviendra "certainement" en France en raison de l'élection à la présidence de Nicolas Sarkozy, qui a promis un "bouclier fiscal" plafonnant les impôts directs à 5O% des revenus, a dit sa femme Laeticia à RTL.
"La politique de Nicolas Sarkozy va faire qu'on va certainement revenir en France", a annoncé Laeticia au cours d'une interview enregistrée lundi soir, rappelant que le président élu voulait "mettre le bouclier fiscal à 50%".
Le couple Hallyday était allé s'établir en Suisse parce qu'il en avait "marre, comme beaucoup de Français, de payer ce qu'on nous impose comme impôts", avait expliqué le chanteur.
Interrogée à plusieurs reprises sur leur retour éventuel, Laeticia a répondu lors de son interview sur RTL "oui", "certainement". Selon elle, Johnny Hallyday a parlé de ses projets avec Nicolas Sarkozy dimanche soir, après l'annonce des résultats de l'élection.
"On aime notre pays, on aime la France, (...) Johnny appartient à la France", a souligné Laeticia en disant "comprendre ce que les Français ont pu ressentir" à l'annonce du départ du chanteur. Mais "aujourd'hui, la fiscalité en France est inacceptable", a-t-elle ajouté.
Le départ à Gstaad (Suisse) du chanteur, un ami du candidat UMP, a provoqué des remous pendant la campagne présidentielle. La candidate socialiste Ségolène Royal avait estimé que le chanteur devrait "donner l'exemple", et M. Sarkozy avait affirmé qu'il y avait "un problème" de fiscalité en France, qui fait fuir des Français parmi les plus fortunés.
Johnny Hallyday, qui a par ailleurs demandé la nationalité belge, connaît depuis plus de trente ans des démêlés avec le fisc français. Il avait été condamné le 29 avril 1977 à Paris à 10 mois d'emprisonnement avec sursis et 20.000 francs d'amende, car le fisc lui reprochait la dissimulation, en 1971 et 1972, de plus de 4 millions de francs de revenus, correspondant à 2,5 millions d'impôts.
En 1992, le Trésor public l'a empêché d'investir 26,8 millions de francs dans un complexe hôtelier sur l'île de la Réunion. Le chanteur espérait des exonérations fiscales liées aux investissements outre-mer et rêvait d'une économie fiscale immédiate de 5,4 millions sur ses revenus de 1990.