Condamné à mort pour crimes contre l'humanité, Saddam Hussein a été pendu samedi à l'aube, mais son exécution, que le Premier ministre irakien Nouri al Maliki avait souhaité voir accomplie "sans délai", n'a pas mis fin à l'effusion de sang.
La chaîne de télévision publique irakienne a diffusé des images montrant le président déchu, âgé de 69 ans, visiblement calme et soumis, échanger quelques mots avec son bourreau, avant que ce dernier ne lui passe la corde autour du cou, dans une base militaire du nord de Bagdad autrefois utilisée par ses services de renseignement de sinistre réputation.
L'ancien dictateur, renversé il y a quatre ans par l'armée américaine, a refusé la cagoule tout comme la présence d'un représentant religieux. Il a toutefois prononcé la profession de foi musulmane - "Il n'y a pas d'autre Dieu que Dieu et Mahomet est son prophète" - avant de s'en remettre au bourreau.
"Ça a été très rapide. Il est mort sur le coup", a confié l'un des témoins de la scène, qui s'est déroulée sous les yeux d'une quinzaine de personnes dont plusieurs ministres, des députés, des proches de victimes de son régime et des représentants de la justice.
"Nous avons entendu sa nuque se briser", a indiqué Sami al Maliki, proche conseiller du chef du gouvernement irakien.
Maliki lui-même, que le régime baasiste a contraint à l'exil, ne faisait pas partie de l'assistance. Des images floues montrant le corps enveloppé dans un linceul blanc et présentant une éraflure sanglante sur la joue gauche ont été diffusées par une chaîne financée par sa formation.