Nash CLOWN moderateur
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| Sujet: Un putsch de velours Jeu 21 Sep - 22:46 | |
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- Face au palais gouvernemental, des Thaïlandais en polo jaune - la couleur du roi - apportent des guirlandes de fleurs et des gâteaux traditionnels aux militaires en faction qui encerclent toujours le siège du gouvernement. Le coup d'Etat qui a renversé mardi le gouvernement du Premier ministre élu Thaksin Shinawatra est accueilli avec soulagement par une grande partie de la population de Bangkok.
«Je suis contente: c'était le désordre. Avec les militaires la situation sera plus calme», indique la gérante d'un petit restaurant dans un quartier est de Bangkok. «L'armée aurait du faire cela depuis longtemps, car le gouvernement est vraiment trop corrompu», renchérit un vendeur de journaux.
«L'ARMÉE AURAIT DU FAIRE CELA DEPUIS LONGTEMPS CAR LE GOUVERNEMENT EST VRAIMENT TROP CORROMPU»
Ce n'est pas la première fois qu'un coup d'Etat est accueilli à bras ouverts par les Thaïlandais: lors du putsch de février 1991, la réaction avait été similaire. Ce coup d'Etat d'il y a quinze ans avait abouti à un bain de sang. Mais l'armée garde parmi les Thaïlandais l'image d'une institution protectrice de la Nation et de la monarchie - deux des trois piliers, avec le bouddhisme, du credo nationaliste thaïlandais.
La communauté internationale n'a pas le même regard. L'Union européenne et de nombreux pays - l'Australie, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis, les pays de l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est - ont condamné le renversement du gouvernement de Thaksin Shinawatra (lire ci-dessus). L'attitude des militaires est jugée «inacceptable» par Alexander Downer, le chef de la diplomatie australienne. Les Etats-Unis ont adopté une position plus attentiste, appelant seulement les Thaïlandais «à résoudre leurs différends politiques de manière pacifique».
Si certains analystes thaïlandais dénoncent aujourd'hui le «système Thaksin» et l'enrichissement du clan du Premier ministre, d'autres déplorent le retour des militaires. «Je m'oppose au coup d'Etat, c'est un pas en arrière», estime Gothom Arya, un intellectuel respecté qui préside le Conseil national économique et social.
Sonthi Boonyaraklin, 59 ans, un général des forces spéciales qui dirige le nouveau Conseil pour la réforme démocratique - la junte désormais au pouvoir - était considéré jusqu'à présent comme l'archétype du militaire professionnel, dévoué à la légalité constitutionnelle. Son entrée dans le champ politique est d'autant plus surprenante que Sonthi avait assuré à de multiples reprises être opposé aux putschs qui ont constitué le plus clair de la vie politique de la monarchie constitutionnelle thaïlandaise depuis 1932.
«Le pays a besoin d'un gouvernement stable. Les coups d'Etat ruineront ce pays», avait-il ainsi déclaré l'an dernier. Qu'il ait choisi de renverser un gouvernement élu illustre, selon certains, la confusion extrême créée par Thaksin Shinawatra dans le paysage politico-militaire.
L'ex-sénateur Kraisak Choonhavan - dont le père Chatichai, alors Premier ministre, avait été renversé lors du coup d'Etat de 1991 - estime que Sonthi et les autres généraux «ont agi avec une intention sincère et authentique».
(Source: Libération, 21/09/2006) Que pensez-vous de l'action de l'armée dans ce cas précis ? Avait-elle le droit moral de renverser le gouvernement, ou bien devait-elle rester soumise envers celui-ci ? | |
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