Bécassine. Centenaire en grande pompe ======>
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100 bougies pour Bécassine ! C’est en grande pompe qu’elle a fêté hier son anniversaire. C’était un peu surréaliste : tapis rouge pour Bécassine, dans un restaurant bien parisien, le Fouquet’s. C’est à Paris qu’elle avait débarqué au début du siècle, un Paris qui se gaussait de cette petite Bretonne, de ses gaffes et autres bévues en terre inconnue.
Hier, c’était sa revanche : au milieu des «people», la star, c’était elle !
A chacun sa Bécassine
Bécassine -alias Annaïck Labornez- est née à Clocher-les-Bécasses, non loin de Quimper, selon ses « pères », le dessinateur Pinchon et l’auteur Caumery. Elle voit le jour dans « La semaine de Suzette ». Avec elle, on traverse le siècle, on vit la crise de 29, l’exode rural, le Front populaire, la guerre et la Résistance. Mais qui est-elle ? Cela méritait un débat, que nous qualifierons (c’est le pied de nez de Bécassine !) de parisien...
Pour le réalisateur Serge Moati, elle est « fidèle mais pas servile ». Qu’en pense l’actrice Anny Dupérey ? « Ce sont des souvenirs qui sonnent comme quelque chose de pas très sympa. Des images d’une France colonialiste, avec la bonne Bretonne (qui, comme par hasard, n’a pas de bouche !) qui serait un peu l’équivalent du bon noir... »
Le « Breton » Paco Rabanne, réfugié à Ploujean, près de Morlaix pendant la guerre : « C’est vrai, dit-il, les Bretons étaient mitigés et ne savaient pas trop s’il fallait rire ou protester ».
Philippe Gloaguen, le patron du « Routard » n’a pas oublié les pro et les anti-Bécassine de sa famille. Les « anti voyaient en elle le symbole de la soumission à la bourgeoisie », une idée qui le séduit. Il a grandi... Et trouve qu’elle symbolise plus «le bon sens et l’amour».
Rebelle voire révolutionnaire
L’écrivain Pascal Bruckner voit en Bécassine une fille « un peu niaise, mais en apparence seulement, puisqu’elle parvient à déjouer tous les pièges et les méchancetés des notables ! ».
Le psychanalyste et chroniqueur TV, Gérard Miller, s’enflamme pour défendre une Bécassine révolutionnaire. Dans ses années gauchistes, il voyait le symbole « d’une Bretagne asservie ». Aujourd’hui, « c’est, dit-il, la revanche des exploités ! »
"Les Allemands ne s’y sont pas trompés, soulignait, mercredi, Serge Moati : Jugeant les albums subversifs, ils ont fait saisir Bécassine 48 heures après leur entrée dans Paris en 1940 !"
Pour Chantal Goya, « Bécassine fait rêver. C’est l’essentiel ». Devant les croquis de couturiers qui ont relooké Bécassine pour la circonstance (oui, elle peut-être sexy !), Chantal Goya pouvait faire vibrer la salle avec l’inoxydable « Bécassine, c’est ma cousine ! » Deux ouvrages sortent chez Gautier-Languereau : « Bécassine, une légende du siècle » et un album : « Les petits ennuis de Bécassine ».
Par ailleurs, La Poste sort, en avril, un timbre à son effigie.
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Mam’Goudig, la revanche de Bécassine.======>
Une drôle de dame, cette Mam’Goudig. Elle s’est fait connaître voici sept ans dans des aquarelles aux couleurs tendres, images naïves qui vont rarement sans titiller les zygomatiques. Puis son concepteur, Jean-Paul David, ancien créatif publicitaire, a décliné l’icône sur différents objets : papier à lettres, statuettes, bouteilles de liqueurs, caramels ou tapis de souris sont aujourd’hui frappés de la silhouette gironde surmontée d’une coiffe blanche. Autant Bécassine -autre icône- incarnait une Bretagne passéiste, folklorique et soumise; autant Mam’Goudig est plutôt une mamie à qui on ne la fait pas, une qui porte la culotte, tendre et polissonne, nantie d’un sens certain de l’humour.