les luthiers français appellent à résister.........
"Sur internet, vous trouvez des violons à 15 euros: c'est moins cher qu'un jeu de cordes!", soupire Gilles Braem, un luthier bordelais qui mise sur l'excellence et la pédagogie pour résister à la concurrence des violons chinois, moins chers et de plus en plus performants.
Devant les violons exposés au Grand-Théâtre de Bordeaux, où se tiendra samedi le Congrès annuel du Groupe des luthiers et archetiers d'art français (Glaaf), l'artisan préfère en sourire: "Avec des violons à 15 euros, ce qui coûte le plus cher, c'est l'abat-jour pour pouvoir le mettre sur sa table de nuit... On ne parle plus de violon mais d'objet ressemblant à un violon!".
"Il s'en vend malheureusement beaucoup, certains acheteurs ayant le sentiment de faire une bonne affaire. Acheter bon marché, ça revient toutefois cher quand c'est du jetable", remarque-t-il.
"Les prix peuvent créer une incitation pour les débutants, mais si vous jouez sur un instrument de piètre qualité, vous allez vous décourager", note aussi Loïck Soulas, délégué de la Chambre syndicale de la facture instrumentale (CSFI), qui chapeaute les 300 à 350 ateliers français de lutherie.
"Sur le créneau des entrées de gamme pour violons d'étude, ils sont devenus quasiment imbattables", reconnaît Gilles Braem, qui vend lui-même parfois des produits chinois à des élèves après avoir changé quelques pièces au passage.....
"Cette concurrence nous pousse à être meilleurs pour nous démarquer, notamment en nous appuyant sur la tradition et le savoir-faire français comme vecteur d'amélioration. Ce n'est pas gagné, bien sûr, mais je crois vraiment que le niveau moyen des luthiers français ne cesse encore de s'améliorer", estime-t-il.