Elle fait un accident en reprenant la voiture d'un ami. Condamnée à rembourser, son mari fait une grève de la faim
Thierry est déterminé. En grève de la faim depuis mardi matin, il ira jusqu'au bout. C'est que l'homme, chauffeur international et artisan chocolatier, en a gros sur la patate.
"Suite à un accident, mon épouse Murielle a été condamnée en justice à dédommager un couple d'amis après les avoir aidés dans le cadre d'un service Bob-Bobette . Elle conduisait leur véhicule."
Pour Thierry et Murielle, cette condamnation est scandaleuse. "Des campagnes nationales encouragent, à juste titre, la désignation d'un Bob pour conduire après la fête. Cela dit, il est impératif d'informer ces milliers de personnes qui, chaque week-end, se dévouent pour que la fête se termine bien. Prennent-elles la peine de s'informer si la voiture du copain est bien assurée, est en ordre de contrôle technique ? Obligent-elles tous les passagers à mettre la ceinture ? Bref, tous ces détails qui se retourneront fatalement contre eux au cas où cela tourne mal. S'ils font un accident, ils devront peut-être indemniser la personne à qui elles rendaient service."
Dans le cas qui nous occupe, Bobette a été condamnée à réparer les dommages occasionnés au véhicule du propriétaire, soit plus de 10.000 €, sans compter les dommages moraux et physiques qui n'ont pas encore été fixés.
"Il est donc urgent de donner un cadre légal au service Bob, afin de contraindre les compagnies d'assurances à couvrir ce risque particulier. Vous savez, mon assurance familiale n'est pas intervenue parce que c'est ma femme qui a démoli la voiture. Si mon chien avait traversé la rue et provoqué l'accident, l'assurance aurait indemnisé. C'est pour cela que j'ai décidé d'entamer une grève de la faim. Mon objectif est double : faire prendre conscience de ce risque à l'opinion publique et inviter nos mandataires politiques à amener les sociétés d'assurances à supprimer dans leurs polices des clauses d'exclusion décourageantes."
Murielle et Thierry, qui ont refusé de payer les 10.000 € pour la voiture, ont déjà reçu la visite des huissiers. "Il a opéré une saisie sur le salaire de mon épouse et a pris un arrêt de saisie sur notre maison."
Dans le quartier, plusieurs habitants se sont montrés solidaires. "Ils ont créé un comité de soutien et vendent des autocollants et autres Bics. Mon patron, lui, me soutient totalement. C'est d'ailleurs lui qui a trouvé le chapiteau qui m'abrite pour ma grève de la faim."